par le Mouvement pour une démocratie nouvellePublié le 2 mars 2021
Le Premier ministre Legault a assuré récemment que tous ses engagements électoraux seraient remplis au moment de la prochaine élection générale du 3 octobre 2022. Un projet de loi sur la réforme du mode de scrutin est sur la table depuis le 25 septembre 2019 et il en est à l’étape de l’étude détaillée depuis le 8 octobre dernier. Questionné la semaine dernière sur les priorités législatives du gouvernement, le leader parlementaire Simon Jolin-Barette n’a pas mentionné le projet de loi 39, lequel fait pourtant suite à un engagement électoral en bonne et due forme. A-t-on besoin de rappeler que la réforme promise concerne l’une de nos principales institutions démocratiques et qu’elle fait l’objet de revendications et de promesses politiques depuis plus d’un siècle ! On comprendra que l’attitude du gouvernement nous inquiète vivement.
Le Mouvement Démocratie Nouvelle (MDN) demande donc au gouvernement Legault de remettre dès maintenant la réforme du mode de scrutin à l’agenda des travaux parlementaires prioritaires afin qu’il soit en mesure de respecter ses propres engagements et échéanciers. Incidemment, le Premier ministre affirmait en novembre dernier lors d’une rencontre avec nous que l’étude détaillée commencerait après les Fêtes, dès que la ministre aurait été libérée du projet de loi 66. C’est maintenant chose faite, mais le leader parlementaire ne donne pas suite à la promesse de son chef. On conviendra que le retard à agir a de quoi rendre n’importe qui suspicieux.
La pandémie ne saurait être tenue responsable des délais qui s’étirent indûment. Incidemment, la ministre responsable de la réforme, Mme Sonia LeBel, déclarait d’ailleurs lors de l’adoption du principe en octobre dernier : “Malgré la pandémie qui a chamboulé notre calendrier, ma volonté et celle du gouvernement d’aller de l’avant dans cette réforme du mode de scrutin demeure la même”. Aujourd’hui, nous aimerions voir le leader parlementaire du gouvernement agir en conséquence.
Nous réitérons aujourd’hui l’importance pour la Coalition Avenir Québec de respecter son engagement électoral et de mener enfin à terme cette réforme fondamentale tant attendue. Le MDN sera un facilitateur durant l’étude détaillée afin que l’entente transpartisane signée sous son égide par la CAQ, Québec solidaire et le Parti québécois en décembre 2016 et en mai 2018 soit maintenue, comme l’a exigé lui-même le Premier ministre Legault lors de son message inaugural post électoral. Nous nous tiendrons disponibles pour offrir toutes les informations nécessaires aux élus afin de les épauler dans leur travail de bonification. On ne doit pas lâcher maintenant ; il faut aller sans délai au bout du processus, car le temps presse. La réforme doit être complétée et adoptée avant la fin du printemps qui vient.
Par ailleurs, nous tenons aussi à rappeler que l’une des raisons majeures de réformer notre mode de scrutin est de favoriser une approche axée sur la collaboration qui permettra de renouveler notre culture politique au Québec. La pandémie nous a forcés à travailler ensemble pour faire face à ce défi majeur. Il est temps que notre système politique adopte lui aussi cette posture et que la collaboration devienne la norme. La réforme du mode de scrutin va permettre à chaque Québécoise et Québécois de se reconnaître dans la classe politique et de voir ses idées et ses aspirations représentées à l’Assemblée nationale. Après tout ce que nous avons vécu cette dernière année, nous méritons une revitalisation de notre vie démocratique au Québec.
Jean-Pierre Charbonneau et Françoise David
Président et vice-présidente du Mouvement Démocratie Nouvelle